SISTERON REND UN BEL HOMMAGE AUX HARKIS

Dimanche 25 septembre se tenait partout en France, et bien sûr à Sisteron, l’hommage national à nos frères Harkis. La traditionnelle cérémonie s’est tenue devant la stèle des rapatriés, située au cimetière de Sisteron, sous la conduite de Jean-Pierre Boy, délégué aux cérémonies patriotiques, en présence du maire Daniel Spagnou et de Yamina Chalabi, présidente de l’Association des Rapatriés Anciens Combattants d’Afrique du Nord (ARACAN). Nous notions également la présence du député Christian Girard, de Franck Lacoste, directeur du cabinet du préfet, de Robert Gay, vice-président du Conseil départemental, de représentants des autorités civiles et militaires, des membres des associations patriotiques et leurs drapeaux.

Suite à des impératifs horaires vis-à-vis des nombreuses cérémonies prévues dans notre département, celle de Sisteron, à laquelle participaient de nombreuses familles Harkis du secteur, a été avancée d’une demi-heure sans que nos services techniques n’en soient informés, ce qui a contraint notre cher ami Jean-Pierre Boy à user des cordes vocales afin de se faire entendre avant que la sonorisation ne soit mise en place.

Rien de bien préjudiciable puisque l’agent chargé de l’installation a fait preuve de professionnalisme et d’empressement pour que tout soit rapidement opérationnel : bravo à lui et merci.

Discours sincère et poignant !

Yamina Chalabi devait gratifier l’assistance d’un discours particulièrement apprécié, rendant hommage aux pères, aux mères, frères et sœurs souvent bafoués à l’époque : « 60 ans sont passés, et nous nous interdisons encore de tout dire… Peut-on dire que nos pères étaient toujours à l’avant sur le front ? Peut-on dire que nos pères ont protégé les civils pour lever tout voile de suspicion ? Peut-on dire aujourd’hui la traque, l’odeur de mort et de haine, les coups de crosse lors du désarmement de nos pères ? Peut-on dire qu’il ne valait mieux pas devenir veuve dans les casernes ? Peut-on dire que nos pères ont été abandonnés à toute forme de cruauté ? Peut-on dire, dans une continuité reconnue par quatre chefs d’État, que le raisonnement linéaire a conduit à l’enfermement dans des conditions de vie inhumaines et à l’invisibilité de nos familles ? » Yamina Chalabi concluait son discours en saluant tous ceux qui, comme le maire de Sisteron, n’oublient pas et se mobilisent depuis de nombreuses années pour faire évoluer les consciences et le devoir de mémoire. Dépôt de gerbes, chant des Africains, Marseillaise, puis la délégation se rendait au square Pierre Lanza où se trouve la stèle des Harkis, afin de s’y recueillir.