Svitlana Rasymiene est une artiste peintre ukrainienne, arrivée en France voici 7 ans pour rejoindre son mari lituanien. Arrivée à Marseille, il lui a fallu recommencer toute sa vie, et en particulier, il lui a fallu apprendre le français, qu’elle parle à présent couramment. A Sisteron, ville dont elle est tombée amoureuse, elle s’est petit à petit intégrée, a commencé à donner des cours de peinture, d’aquarelle en particulier, une vie heureuse jusqu’à ce jour de février 2022 où tout a basculé : « Je n’ai jamais pensé qu’il pouvait y avoir cette guerre, je n’ai jamais eu d’alerte. Après la période Covid, je regardais les informations à la télé, puis j’ai senti monter les tensions, les paroles agressives, quelque chose arrivait. J’ai vécu dans l’époque soviétique, mon enfance était très gaie, idéale, on apprenait que la plus grande valeur, c’était la vie humaine, qu’il fallait respecter les gens, les lois, qu’il ne fallait pas faire du mal. » Elle a laissé en Ukraine ses parents âgés, ainsi qu’une fille photographe. Elle prend quotidiennement de leurs nouvelles, très inquiète, même si leur lieu de vie est à 400 kilomètres des zones de conflit. Lorsque les premiers réfugiés ukrainiens, principalement des mères accompagnées de leurs enfants, sont arrivés à Sisteron, Svitlana Rasymiene a été d’une aide considérable. Sa parfaite connaissance de la langue française a permis à ses concitoyennes de surnager dans les arcanes administratives françaises, prendre leurs rendez-vous médicaux, ou à Pôle Emploi. Elles n’ont toutes qu’une envie : pouvoir retourner dans leur pays, retrouver leurs familles, leurs amis, leur maris, même si leur vie en France est facilitée.
