Mady Ersham peint et expose ses œuvres depuis une trentaine d’années. Depuis toujours attirée par les couleurs et le dessin, elle se fit connaitre par ses paysages impressionnistes magnifiés dans des tons légers, aériens, des aquarelles vaporeuses. Mais depuis peu, un cheminement inattendu s’est ouvert à elle par la réalisation d’aquarelles abstraites, lyriques et romantiques, fondées sur le geste et l’irradiation chromatique. Une transition s’est opérée dans une gestuelle pure et légère créant des arabesques, une sorte de spontanéité maîtrisée de l’aquarelle sur papier ou acrylique sur toile. Elle peut rajouter des matières telles que poudres, pierre ponce, graviers, le tableau accroche alors la lumière selon l’angle de vue : « Ce sont des créations d’ambiances suggestives provoquant écho dans le regard du spectateur. » « Toute œuvre ne trouve sa véritable consécration qu’à travers le regard du public » disait Matisse. Si certaines toiles expriment la colère et la révolte, toutes sont néanmoins très colorées et avec toujours une petite note d’espoir tel un rayon lumineux qui apparaît en fond et qui s’agrandit au fur et à mesure. Cette exposition est une rétrospective des œuvres de Mady Ersham avec un de ses premiers paysages de neige du côté de Courbons.
Au fil des ans, ses aquarelles ont gagné en sobriété et discrétion : « Je me projette sur mes toiles. »
Les toiles sautent aux yeux et traduisent les états d’âme d’une artiste à la sensibilité à fleur de peau. L’exposition est visible jusqu’au 22 octobre prochain à la galerie Domnine.