La Gaule Sisteronaise compte presque 1000 adhérents !

80 ans après sa création, l’association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques (AAPPMA), la Gaule Sisteronaise est, de loin, la plus grosse structure associative de la ville de Sisteron. À sa tête depuis 3 ans, Patrick Julien, 64 ans, a des idées plein la tête pour faire bouger la structure et pour que les actions des pêcheurs soient partout reconnues. C’est qu’ici, on ne fait pas que « taquiner le brochet ou la truite ! » Agréée et reconnue par l’État pour se voir attribuer des baux de pêche, l’association est très active dans la protection des milieux aquatiques et la gestion des cours d’eau dans tous les sens du terme. Patrick Julien rappelle que « L’État nous confie des baux de pêches. Pour cela, nous devons être associés à la gestion des cours d’eau, tout comme les pêcheurs doivent pouvoir accéder aux berges des rivières et canaux. Nous sommes les gardiens des rivières, nous voyons les pollutions, les incivilités, nous aménageons les milieux pour y accéder. On a donc un intérêt à nous laisser accéder aux rivières ». Et la Gaule Sisteronaise fait ce qu’elle peut pour maximiser, optimiser la gestion des poissons qui peuplent nos rivières.

Protéger et préserver les milieux aquatiques

Parmi les actions relevées en 2023, il y a la restauration de nombreux Adous, « ces résurgences fraîches » comme le rappelle Patrick Julien, « qui gardent un débit constant au fil de l’année et surtout, qui ne subissent pas les variations de températures. Ce sont des valeurs refuge l’été pour les truites lorsqu’il y a des à-secs et surtout leur lieu de reproduction, elles y viennent pour frayer, comme par exemple, à l’Adou de la Begüe à Montfroc ». Seul problème, les castors s’éclatent à y créer des barrages, ce qui empêche les truites de remonter jusqu’à l’Adou. Mais il ne faut pas toucher aux travaux des castors qui sont une espèce protégée, quitte à nuire aux truites qui viennent frayer dans ces Adous… Vaste débat ! Autre réalisation l’an dernier, une pêche électrique dans les étangs des Salettes de Château-Arnoux afin d’y comptabiliser les espèces. Et cette pêche a confirmé la présence invasive de langoustines rouges de Louisiane, qui sont, relève Patrick Julien « une espèce invasive, à éradiquer. Elles ont proliféré de telle sorte qu’elles mangent tout, j’envisage de proposer si des bénévoles nous aident, un challenge pour essayer d’en enlever un maximum. De plus, elles creusent des terriers dans les berges et ça mine les sols ».

Créer une mise à l’eau sur le lac de l’Escale L’an dernier également, l’association a extrait du lac de Mison 115 carpes (certaines pesant 30 kg !), mortes  d’une épidémie qui les asphyxie ! La Gaule Sisteronaise, dont le territoire rayonne de La Saulce à Château-Arnoux, et des Omergues à Authon, a pour objectif par exemple, de réaliser une ‘mise à l’eau’ du côté de Volonne, une pente bétonnée qui permettrait aux pêcheurs de mettre leurs barques à l’eau pour profiter de la partie navigable du lac (entre la Pierre taillée de Volonne et le Vançon). Mais la liste des choses à faire est longue, et souvenons-nous que l’image du pêcheur, qui attend tranquillement ‘que ça pite’ n’est qu’une infime partie de cet art. La plus grande étant de préserver les espèces, comme les actions d’empoissonnement réalisées l’an dernier (près de12 000€ ont été utilisés l’an dernier pour lâcher 1600 kg de truites Arc-en-ciel, 67 500 truites Fario, 100 kg de brochets, idem pour les gardons, 60 kg de perches).